Rouler sous la pluie, 3 façons de voir les choses
|Chez Uber:
Chez Foodora:
Deliveroo:
Marrant qu’ils évoquent le ‘caractère exceptionnel’ de la météo, sachant que le 5 mars on était en ‘vigilance orange’ et qu’il n’y a pas eu de bonus. Il leur faut un Katrina avec 50 coursiers fauchés par la tempête ou quoi?
Surtout qu’on ne parle pas d’un bonus de folie, mais d’un malheureux euro supplémentaire par course…
Pourquoi tu veux des primes pluies, t’es un fragile lol?
Pénibilité
Rouler sous la pluie pendant des heures c’est TRES pénible, surtout quand les températures sont fraîches. On ne parle pas d’une averse de 10 minutes (pendant laquelle les gens se planquent le long des trottoirs pour trouver un abri au cours de leurs 10 minutes de marche quotidienne), mais de plusieurs heures sous la flotte.
L’humidité amplifie la sensation de froid, elle même multipliée par la vitesse du vent relative au déplacement du vélo. C’est très rapidement insupportable. D’autant plus qu’en tant que cycliste, on est arrosé autant par l’averse que par les éclaboussures de la chaussée.
Alors oui, on peut certes se protéger un minimum avec des vêtements techniques (et des gardes boues), mais il faut savoir que rien ne résiste à la pluie au bout de quelques heures. Pas même une paire de couvre-chaussures en GoreTex à 90€.
Rapidement, on est complètement imbibé et frigorifié, devant profiter des quelques minutes dans les halls d’immeubles ou dans les restos pour se réchauffer une peu. J’insiste, mais on ne parle pas de 15 minutes sous la pluie, ni d’une heure, mais de minimum 3 à 4 heures, jusqu’à plus de 10 si on a la malchance d’avoir réservé une journée entière de boulot tombant un jour de pluie.
Et même si l’averse ne dure que quelques minutes, on reste trempé pour le restant de son shift. La route met également du temps à sécher, et le simple fait de rouler sur une chaussée humide continue à nous asperger.
Si l’on est prévoyant, on peut amener du rechange avec soi, mais on ne fait que repousser le moment où l’on va ruisseler d’eau de pluie.
Dangers
La ville devient un véritable piège dès qu’il se met à pleuvoir. Tout d’abord, il faut savoir que les systèmes de freinages classiques (freins à mâchoires, v-brake, etc…) deviennent presque inopérants dès que la jante est humide. Celle ci devient glissante et les patins n’accrochent plus assez pour ralentir l’allure de manière suffisamment sécurisée.
Il est donc impératif de rouler bien plus lentement, et d’anticiper la circulation bien plus en amont qu’à l’habitude. Si un piéton sort d’entre deux voitures comme cela arrive régulièrement, il devient presque impossible de l’éviter. Idem si une voiture freine brusquement.
La solution idéale reste d’utiliser des freins à disques.
Ensuite, il faut prêter une attention particulière à l’environnement urbain: dalles en marbre, pavés, plaques d’égout sont autant d’éléments qui peuvent se révéler piègeux: une accélération/freinage dessus, ou un virage trop appuyé, et c’est la gamelle assurée.
Coût financier, et temps perdu
Le matériel prend cher: la transmission du vélo (mais la chaîne surtout) s’use plus vite, pareil pour les patins de freins (on peut en flinguer une paire très rapidement sous la pluie), voire, à long terme, les jantes elles mêmes.
Comme évoqué plus haut, il faut s’équiper de vêtements techniques de qualité pour repousser le plus longtemps possible le moment où l’on sera trempé: sous vêtements, veste de pluie, couvre-chaussures, sous-casque, gants… Cela se chiffre en centaines d’euros.
J’avais oublié le téléphone portable: on voit régulièrement passer dans les groupes FB des messages du genre ‘mon portable a pris l’eau hier soir et il est mort, vous me conseillez quoi en remplacement?’, comme si c’était normal de bousiller un appareil à plusieurs centaines d’euros pour un shift à 40€ la soirée…
Ensuite, une fois rentré de son shift il faut faire sécher/laver tout ça rapidement pour pouvoir les réutiliser le lendemain. Je pense notamment aux chaussures, très difficile à faire sécher en une nuit, donc radiateur soufflant obligatoire. Ou encore aux vestes/t-shirt obligatoires, qu’il faut laver à la main…
Penser également à nettoyer le vélo, au moins grossièrement (ne pas oublier un coup de sopalin sur la chaîne, et un re-huilage dans la foulée, si possible avec une huile spéciale conditions humides). Pour finir, un nettoyage du sol de l’appartement, que l’on aura bien dégueulassé avec le vélo qui dégouline de cambouis et les chaussures qui font ‘pouic’.
Pour résumer, un shift sous la pluie c’est toute une logistique qui se met en place, avec un coût associé. Le froid, l’inconfort, la vigilance accrue lors de la conduite rend tout cela pénible. Sans compter qu’en général ces jours là il y a pas mal de retards (coursiers qui préfèrent ne pas aller rouler et nombres de commandes accrues), augmentant la pression et donc le risque d’accident pour le livreur.
C’est pas juste ‘ouin je vais être mouillé’.
hello patrick
article comme toujours très bien ecrit. A cela, tu peux rajouter les absents qui ne viennent pas bosser car ils savent qu’ils mangeront chers (excuse moi, tu l’as bien ecrit plus haut). ne reste que les plus « courageux » qui vont ramasser la merde pendant quatre heures (pick up en retard, livraison client de meme…). Apres, c’est sûr les acteurs foodtech ne nous motivent pas beaucoup. c est simple, j’ai fait mon calcul sur le prix global moyen de la course (je suis a 2 euros la course) et je tombe a 4,79 euros avec le bonus pluie enclenché. autant dire, c’est hyper rentable pour eux. ne va pas croire que je me plains car j’ai demandé a faire du rab mais il font tout de même une bonne opération sur ce type de soirée. Ensuite, il faut compter le retour maison avec les vêtements pourris jusqu’à la moelle (faire tourner une lessive, mettre les chaussures a sécher….), entretenir le velo (le sécher, nettoyer la chaîne pour ne pas qu’elle s’abîme, le plateau et la cassette….) pour éviter qu’il mange cher. penser à soi aussi, un bon bain chaud, se ravitailler correctement et se requinquer moralement (parce que oui, c’est usant d’etre tout le temps aux aguets pour éviter l’accident, une glissade malencontreuse…). enfin bref, quant certains disent qu’il ne faut aucune compétence particulière pour être livreur, je leur chie à la gueule. ce sont cela même qui vont vouloir livrer quant il fait beau et chaud. a bon entendeur….
Je suis trop téméraire coursier Patrick
Fixie sans freins trop petits sous la pluie sans gants ni casque, j’roulais prudemment ce 23 Mars, j’vous jure, JE NE MENS PAS, il a commencé à grêler un truc de FOU MALADE, je sentai ces petits coups de poignards gelée éphemeres sur mes minettes, mais j’ai réussi mon Shift.
Alors Monsieur coursier vous me direz ? Oui et alors ?
Alors que je me dirige en direction de chez moi, le temps s’etant calmé. je roule normalement dans les 10-15km/h et PAF la fourche se casse, encore heureux que j’ai pas pris de shift pour le reste de la semaine
Mais j’entartine de chocolat anal la pluie, tout ça pour malheuresement aucune prime chez Stuart #SAD
C’est fou on a les mêmes observations, les mêmes réflexions.
Hier soir c’est très simple, voyant les conditions empirées et le up ne pas venir.
Je me suis arrêté. Et le message que j’ai lu provenant de Deliveroo dans l’article confirme que j’ai bien fait.
Comme ci le fait de ne pas avoir eu les prévisions de pluie ne permettaient pas après coup de donner le up intempéries.
Surtout que l’ancien système, c’était ça. Donc rien de nouveau pour eux.
«Bref on a pas activé la prime pluie et les bikers sont là. Pourquoi activer la prime pluie.»
Ça doit être ça leur raisonnement. Ba moi je me suis arrêté net, et si on avait tous fait ça ba…
Bonjour Patrick,
Nous sommes 3 jeunes étudiants de l’Université Paris-Dauphine et nous lançons
actuellement une startup dénommée TIPSY (plus d’infos dans le lien ci-dessous).
Dans le cadre de notre étude de marché, nous aurions besoin de l’aide de la communauté des coursiers et livreurs pour répondre à notre questionnaire.
Voici le lien: https://goo.gl/forms/2JquoSzdmEDEgNvI3
Merci et à bientôt !
ps: Tu peux me contacter sur mon mail.
Alors là je fronce les sourcils et je me pose la question de vos intentions.
Car si vous avez dans l’idée de nous aider à augmenter nos pourboires avec pour vous une commission dessus.
Là ça me gêne sur le principe. Même si vous augmentez nos pourboires, l’idée que vous pourriez bénéficier d’un revenu sur nos pourboires me gêne.
Il est vrai que Deliveroo commet l’erreur de demander à leurs clients de donner le pourboire en premier lors d’une commande.
Hors ça devrait arrivé en fin de commande. Et même après la livraison car il est idiot de donner un pourboire à quelqu’un sans avoir reçu sa commande en bon ou mauvais état.
La question d’un deuxième accès à la CB se pose et gêne Deliveroo. Mais c’est à eux de travailler la dessus.
Décidément faut croire qu’en école du commerce on apprend à créer des concepts pour gagner de l’argent sur le dos des autres.
Puisque je ne pense pas que Tipsy est une entreprise à but non lucratif.
Je ne répondrai pas a vos questions en ce qui me concerne.
Pas vu la prime pluie depuis ma premiere semaine chez uber fin juin, hier il a pleut des cordes, certaines zones de la region ont été innondée, aucune prime.
Me demande si c est pour inciter les nouveaux…
De plus, le sac donné par uber eats commence à prendre l’eau si on reste trop longtemps sous la pluie et qu’il pleut des cordes ne serait-ce que quelques heures….Après les clients se plaignent que le sac en papier s’est déchiré quand le livreur l’a sorti du sac. Ce n’est pas la faute du livreur qui fait son taf, mais des sac cube d’uber qui coûtent pourtant 120 € de caution ! Le mien à même des coutures commençant à se défaire au bout de 3 mois !!!