Et toutes ces putains de société de merde l’auront bien mérité!
Alors que les premiers livreurs étaient très souvent des passionnés de vélo, qu’ils soient issus du milieu ‘fixie’ ou de celui du cyclisme sur route, ils sont de plus en plus remplacés par des gars qui n’ont même pas de vélo, et qui avaient le choix entre aller bosser à McDo et ce job là.
Des gens très content de gagner 500€ par semaine pour 70 heures de boulot.
J’espère juste que la qualité de service se casse la gueule et finisse par flinguer leur business model.
Chez Uber, précurseur dans le nivellement par le bas, il n’est ainsi pas rare de voir vols de commandes ou engueulades du client pour le forcer à descendre chercher sa commande. Certains clients se font même pourrir quand ils ne donnent pas de pourboire (exemples issus du groupe des livreurs Uber).
/!\ Afin de permettre une immersion totale dans cet article, il est conseillé tout d’abord de lancer la vidéo musicale ci dessous./!\
C’est bon? Ok on y va.
Pfiou, en ce moment de revendication il y a bien un truc qui me casse les couilles, c’est d’entendre dire que le paiement à la course est synonyme de prises de risques dans la circulation pour faire le plus de courses possible.
Non, rouler vite ne permet pas de faire plus de courses.
Si c’était le cas les quelques gars qui viennent du monde de la compète sur route (dont je fais partie) seraient en mode contre la montre et exploseraient les statistiques, hors ce n’est pas le cas. Pour rappel pendant longtemps le record de courses sur une journée à Lyon était détenu par un gars sur un vieux VTT BTwin.
Il a été battu de peu (d’une seule course!) par un speedbike (les vélos électriques pouvant atteindre 45 km/h).
Si c’était le cas, les gars en jogging/VTT grinçant seraient à la ramasse. Ce n’est pas le cas.
Aller, on peu à la limite espérer gratter une course en plus sur un shift de 4 heures.
Pour comprendre cela, il faut juste décomposer le temps de livraison en plusieurs parties:
durée nécessaire pour se rendre au resto
temps d’attente au resto
durée nécessaire pour se rendre chez le client
temps d’attente (montée/descente des étages) chez le client
Ok maintenant que les audits ont disparus, c’est plus compliqué de connaitre ces différentes durées, mais ces chiffres nous étaient communiqués à une époque par Deliveroo, et je vous les donne: une livraison dure 15 minutes, dont la moitié passée en temps d’attente.
Ok, plutonium inséré, vitesse =88 miles par heure. Même à la vitesse de la lumière vous ne pourrez jamais faire plus de 60/7=8.5 livraisons par heure.
Les livreurs parisiens en PCN arrivent peut être parfois à faire ce chiffre sur une heure, mais pas 35 livraisons sur un shift du soir.
La vitesse moyenne d’un livreur relativement rapide (dans la moyenne haute on va dire, celle qui correspondait en tout cas aux chiffres d’audits donnés plus haut), est de l’ordre de 20km/h. Cela signifie une vitesse de croisière autour de 25km/h (je vous conseille le plugin pour Chrome Stravatix afin de connaitre votre 75% Quartile Speed sur Strava, reflet de votre vitesse de croisière).
J’ai donc voulu tester. J’ai fait quelques shifts en mode ‘contre la montre’, en avalant les quais à 40 de moyenne et en relançant violemment après chaque arrêt. Vitesse moyenne un peu au delà des 26 km/h, vitesse de croisière Stravatix à près de 32.5km/h.
Résultat: un nombre de courses dans la moyenne habituelle.
J’ai aussi fait le contraire: rouler lentement, sans que cela n’influe défavorablement sur mon nombre de courses.
Il y a une exception à cette règle: les speedbikes. En pouvant avaler des lignes droites à 45km/h de moyenne (moyenne inaccessible à la plupart des cyclistes, surtout après de multiples relances) il permet de significativement réduire les temps de trajets et de gagner quelques courses. Mais même dans ce cas, l’avantage majeur proviendra souvent de l’algorithme: s’il a le choix entre deux coursiers, celui en VAE sera favorisé afin d’optimiser les temps de livraison.